La tapenade "d'avant" aux oeufs dur (provençal traduit) suivi d'une galéjade "Merde , un chevreuil"
Publié le 24 Septembre 2017
Dans cette version ,la tapenade ne comporte pas d'ail, il y a du thon mariné, et des oeufs dur.
Cela peut vous paraître étrange, mais cette recette n'était pas consommée en amuse gueule comme maintenant, mais c'était un plat d'entrée.
Seul les jaunes d'oeufs durs sont pilés et mélangé à la tapenade qui a été tamisée, afin de ne pas avoir les peaux des olives et des câpres
Le mélange obtenu était disposé dans les demis blancs d'oeufs dur, un peu comme des oeufs mimosas
Prendrés dous eitò de poupo d’óulivo negro, un eitò de tapeno, un eitò de filet, d’anchoio, autant de toun marina.
Prendre deux hecto grammes (200gr) de pulpe d'olives noires, un hectogramme de câpres, un hectogrammes de filets d'anchois , autant de thon mariné*
Trissarés lou tout e lou passarés au tamis. Lou travaiarés emé d’òli, un pessu d’espìci, e un pichoun vèire de Cougna.
Pilez le tout (au mortier et pilon) et passer au tamis (métallique). Vous le travaillerez avec l'huile, une pincée d'épice*, et un petit verre de cognac
Aurés d’autro part, fa durci sièis uòu que chapoutarés bèn fin e mesclarés à la tapenado en ajustant enca ‘n pau d’òli.
Vous aurez d'autre part, fait durcir six oeufs que taillerez bien fin et mélangerez à la tapenade
* Tapènes : câpres
* épices : mélange d'épices provençales broyées au dernier moment, poivre,Thym, sarriette, laurier, girofle,, muscade , peau d'orange séchée grillée, fenouil. Mais cela se décline de différente façon
* thon mariné : tranche fine de thon frais mariné , dans une mélange de vinaigre et d'huile et d'aromates (du thon en boite relevé avec des épices pourra faire l'affaire)
"Merde un chevreuil" Roe en anglais
Les mensonges provençaux
Les chasseurs de l'époque, chassaient vraiment, c'était une source de protéines animales non négligeable, gratuites surtout pour ceux qui n'était pas agriculteur et qui n'avaient pas d'animaux de basse cour.
Bref, le gibier était abondant mais les fusils pas très performants, c'étaient encore des fusils à chiens qui se rechargeaient par la bouche avec poudre, grenaille et bourre.
Tous ces éléments étaient introduits au fur et à mesure des coups de feu. Chaque coup de feu était bien calculé, la poudre coûtait tout de même, ainsi que les plombs.
Aujourd'hui pour Guiseppe la chasse était très bonne, des grives par dizaines passaient au dessus de sa tête. Bien que piètre tireur sa gibecière était presque pleine, mais les munitions commençaient à baisser, surtout les plombs, mais Guiseppe pensait aux nombreux pâtés que Joséphine sa femme allait pouvoir réaliser.(ben oui, niet congélo à l'époque)
Tout d'un coup la grenaille de plomb vint à manquer, zut et re zut, je ne peux pas vous transcrire les injures en italien qui suivirent.
Mais Guiseppe n'était pas à court d'idée, avec son gros couteau il arriva à arracher les clous de ses semelles, les souliers étaient tous cloutés à l'époque, c'est vrai le projectile était assez peu adapté, mais cela fonctionnait un peu et quelques autres grives vinrent s'ajouter aux autres.
Giuseppe en était quitte pour rentrer pieds nus, il ne fallait pas abîmer les chaussettes et il serait quitte pour faire ressemeler ses chaussures.
Les clous vinrent aussi à manquer. Il se rappela qu'il lui restait de vielles pois chiches sèches au fond du "carnier", bon se dit-il, on verra bien.
Il venait juste de recharger avec des pois chiches lorsque un chevreuil passa à portée de tir.
L'occasion était trop belle, mais extraire les pois chiches d'un fusil à bourrer était impossible, il aurait pu mettre les boutons en fer de sa vareuse, mais trop tard.
Il épaula, ajusta et tira en visant soigneusement la tête. L'animal perçu quelques picotements et parti à toute allure.
Giuseppe désolé d'avoir râté ce gibier de choix, quitta son poste et rentra avec sa "cargaison de grives" pieds nus à la maison, les souliers autour du coup.
Le lendemain matin au café il raconta sa mésaventure en provençal mélangé de français et d'italien.
Ce fut une franche rigolade pendant de longues minutes, personnes ne croyait Giuseppe, le "chasseur aux pois chiches".
Chaque fois qu'il venait boire son café il y avait droit :
- oh tu gardes toujours des pois chiches dans les poches on sait jamais !
Bref il supporta cela toute une année.
Cet automne là il jouait aux cartes le dimanche se faisant chambrer comme d'habitude. Tout d'un coup un chasseur entra et s'écria "je viens de voir le chevreuil de Giuseppe"
- et alors ?
-Bé il y avait deux plantes de pois chiches à la place des bois sur la tête.
Certains rient encore d'autres sont "morts" de rire ce jour là à force de s'estrasser* . Personne ne cru le chasseur, et Giuseppe qui croyait sa délivrance arrivée par cette nouvelle, en reprit une "couche" ce jour là. Depuis cette blague fait le tour du Var. Plus pour longtemps il n'y aura bientôt plus de provençaux