Publié le 23 Avril 2012

Petite rediffusion, car votre serviteur par en Biberine*

Je vous l'ai dit, on m'habillait comme une fille

Mon papa c'est celui qui a la cigarette




L'histoire que je vais vous conter est assez répandue en Provence.

Les chasseurs de l'époque, chassaient vraiment, c'était une source de protéines animales non négligeable, surtout pour ceux qui n'étaient pas agriculteurs et qui n'avaient pas d'animaux de basse cour.
Bref, le gibier était abondant mais les fusils pas très performants, c'étaient encore des fusils à chiens qui se rechargeaient par la bouche avec poudre, grenaille et bourre.
Tous ces éléments étaient introduit au fur et à mesure des coups de feu.


Aujourd'hui pour  Guiseppe la chasse était très bonne, des grives par dizaines passaient au dessus de sa tête. Bien que piètre tireur sa gibecière  était presque  pleine, mais les munitions commençaient à baisser, surtout les plombs, mais Guiseppe pensait aux nombreux pâtés que Joséphine sa femme allait pouvoir réaliser.(ben oui, niet congélo)

Tout d'un coup la grenaille de plomb vint à manquer, zut et re zut, je ne peux pas vous transcrire les injures en italien qui suivirent.
Mais Guiseppe n'était pas à court d'idées, avec son gros couteau il arriva à arracher les clous de ses semelles, les souliers étaient tous cloutés à l'époque, c'est vrai le projectile était assez  peu adapté, mais cela fonctionnait un peu et quelques autres grives vinrent s'ajouter
Giuseppe en serait quitte pour rentrer pieds nus car il ne fallait pas abîmer les chaussettes et il serait quitte pour faire ressemeller ses chaussures.
Puis les clous vinrent aussi à manquer. Il farfouilla dans ses poches, puis dans son carnier à la recherche de quelques plombs égarés dans une doublure ou un trou. Il tomba sur quatre pois chiches dure comme des pierres, aufait que faisait ces pois chiches à cet endroit. Il faudrait qu'il demande à sa femme. Comme vous le savez les hommes "cherchent" toujours une explication à un mystère banal en questionnant leur épouse. "Mon Lapin " où est donc encore cette télécommande pour faire démarrer l'âne ? Bon , terminons cette appartée et retournons dans la colline.


Il venait juste de recharger avec ces  pois chiches  mystérieuses lorsque un chevreuil passa à portée de tir.
L'occasion était trop belle, mais extraire les pois chiches d'un fusil à bourrer était impossible, il aurait pu mettre les boutons en fer de sa vareuse, mais trop tard.
Il épaula, ajusta et tira en visant soigneusement la tête. L'animal  partit à toute allure.
Giuseppe désolé d'avoir râté ce gibier de choix,  quitta son poste penaud et rentra avec sa "cargaison de grives" pieds nus à la maison, ses souliers autour du coup.
Le lendemain matin au café il raconta sa mésaventure en provençal mélangé  d'italien.
Ce fut une franche rigolade pendant de longues minutes, personne croyait Giuseppe, le "chasseur aux pois chiches". Chacun y allait de la sienne : - t'avais qu'a t'arracher les quatre dents qui te restent - oh , guiseppe t'es riche ? parce que planter des pois chiches avec un fusil ça revient cher - t'aurais du baisser tes brailles, té vé, le chevreuil il serait mort de peur.


Et cela dura, dura.....

Chaque fois qu'il venait boire son café il y avait droit : "oh tu gardes toujours des pois chiches dans les poches on sait jamais".

Bref il supporta cela toute une année au moins.
Cet automne là il jouait aux cartes le dimanche se faisant chambrer comme d'habitude. Tout d'un coup un chasseur entra et s'écria "je viens de voir le chevreuil de Giuseppe"
- et alors ?
- Bé il y avait deux plantes de pois chiches à la place des bois sur la tête.


Certains rient encore d'autres sont "morts" de rire ce jour là à force de s'estrasser*  Giuseppe qui croyait sa délivrance arrivée par cette nouvelle, en reprit une "couche" ce jour là. Depuis cette blaque fait le tour du Var.

 



* biberine : La Biberine était autrefois le nom commercial d'une confiserie locale constituée par une poudre de sucre aromatisée à la menthe, orange ou citron. Elle était conditionnée dans un sachet de quelques grammes et vendue avec un chalumeau en réglisse à travers lequel on aspirait la poudre. L'expression " tomber " ou " partir en biberine " signifie " réduit en poudre " et par extension " tomber en déconfiture ", on peut le voir comme l'équivalent marseillais de " partir en sucette " dans d'autres régions.

*S'estrasser : se tenir les côtes de rire


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Rédigé par jupiter

Publié dans #Galèjades

Publié le 23 Avril 2012


Artichauts violets de Provence à la braise

 

A défaut d'artichaut de provence notre amie Mireille me fait cadeau de magnifiques artichauts venus tout droit d'italie et d'un petit producteur local qui se fout de bruxelles

 

à mort bruxelles, suçeurs d'euros ,affameurs, technocrates pourris de frics

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- Préparez un bon lit de braises (respectez les règlements en vigueur dans votre région)

- Prendre six ou plus, petits artichauts violets bien tendres dans votre jardin, ou celui du voisin

- Les rincer pour faire partir les petits poux éventuels (signe que ces artichauts ne sont pas traités)

- Coupez les feuilles 1/3 au dessus du cœur, arrachez la queue et enlevez le plus grosses feuilles, oui il n’y a pas d’image je le sais.

- Ecartez un peu le centre de l’artichaut avec vos doigts, disposez les artichauts sur leur base bien à plat sur un grill, salez, poivrez et arrosez d’un filet d’huile d’olive

- Disposez votre grill sur votre bon lit de braises et mettre un feuille d’alu au dessus, cela réduira le temps de cuisson et rendra les artichauts plus moelleux

Vous pouvez faire sur un autre grill une bonne cargolade (spécialité Catalane dont vous trouverez la recette ICI), et là, c’est le bonheur des papilles assuré


Boire un vin bien tannique, mais non, pas britannique.

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