Transformation
Publié le 14 Décembre 2015
Donc épisodiquement ce chasseur assez nul prenait le permis de chasse, pour faire comme les "autres". Il s'équipa comme les autres car cela ne s'improvise pas.
Même avec son équipement à jour il était assez nul, même carrément minable ; mauvais tireur, lève tard, pas vantard, et en plus il ne comprennait rien de rien à la vie du gibier et comment le chasser. Il faut dire qu'en 36 ans il n'avait pris le permis que 4 fois.
Il était très souvent raillé au bistrot du matin, mais cela ne l'importunait pas du tout, puisque c'était la vérité.
- Oh tchapacan, dit moi où tu vas ce matin, j'ai pas envie de faire trouer la peau, vu comme tu tires!
Il rentrait souvent la carnier * (gibecière) vide, ou alors avec des plantes aromatiques
- é bè, tu prends encore le permis cette année, si c'est pour rammaser de "tisanes" ya pas besoin de permis.
Quelquefois il piquait un roupillon au pied d'un gros chêne vert, la tête calée contre le Carnier, rêvant de lagon bleu, de Vahinés (nan pas la marque connue)
- Oh t'a fais une siestasse, il paraît, t'a encore les yeux comme des bouffigues (cloques, enflures, enflé, dans le texte c'est gonflé, bouffi), Marius t'a vu , din la gouargue dé cinqoure, (dans la gorge de cinq heure, vallon à l'ombre dans le massif du bessillon) il voulait même te mettre une poignée de fourmis rouges sur la tronche, mais il n'a pas osé, à cause de l'écureuil qui ronge les pignes (pommes de pins)sur la tête, qué couillon tu fais, un vrai "marque mal", expression courante en Provence
Et puis pendant de longues années il ne reprit plus le permis et se consacra à des tâches bien plus utiles.
Puis la vieillesse venant il se dit que cela lui permettrait de renouer avec un passé éloigné de voir un peu du monde.
Le gibier s'étant raréfié, presque tout le monde maintenant chassait le sanglier, ou plutot le "sanglochon"
Il fit comme tout le monde, s'inscrivit dans une "battue" et supporta tout, mais alors vraiment tout( et la c'est une autre histoire, il faudra la demander si vous la désirez).
Le sanglier est un gibier très véloce, il manqua tout, jusqu'à un soir de battue ou, d'un coup de fusil il tua 6 sangliers, et oui on est en Provence, mais c'était bien 6 sangliers qui étaient mort, la truie (laie) avec ses 5 foeutus dans le ventre, et malheureusement l'histoire est vraie. Cette faute grave le dégoûta, tuer un animal qui porte la vie ça se fait pas
Et puis un jour il se passa une chose terrible, (voir les aventures du jardinier et du "Mocassin" ) et à jamais il renonça à la chasse.
Il abandonna son fusil son couteau et sa cartouchière au pied d'un arbre
Remisa ses souliers
Vida sa cartouchière
Changea de munitions
Et acheta un autre "fusil" et un couteau plus présentable
Le seul truc "positif" dans la chasse en provence, c'est qu'à partir du jour de l'ouverture , les feux de forêts cessent, étonnant non ! Les incendiares potentiels ont ils peur ? d'être dénoncé, ou d'être pris pour un gibier ?