Publié le 20 Décembre 2020

 
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Après sa déplorable expérience du scorpion et du sorcier (voir le jardinier à l’espère), il entreprit de faire les choses beaucoup mieux et plus professionnellement.

Las de guetter tous les soirs allongé sur une mauvaise couverture où les acariens subissaient la crise du logement, il eut recours à la technique du radar infra rouge avec un fil qui aboutirait dans sa chambre.

 

L’investissement fut modeste mais l’installation compliqué. Comme d’habitude il fit venir un « ami  électricien discret », mais que veux dire discret dans un si petit village. Cela lui coûta une bonne brouillade de truffes, et du vin cacheté ; et oui son « ami » avait le palais délicat, le vin de bonbonne ne lui convenait pas.

 

La rabasse passe encore, la saison avait été bonne, et il avait bien vendu cette année là, mais le vin cacheté ! Mazette, il était allé l’acheter assez loin de son village afin que personne ne le reconnaisse. Il voyait déjà les carroulets* s’estrasser* sur son compte : «  du vin cacheté maintenant qu'il achète!!!!  il y a une femme la dessous  dé ségu*».

 

L’installation en place, plusieurs réglages furent nécessaires, une fois trop bas, même les souris déclenchaient l’alarme, une fois trop haut et c’était le dugou* qui passait devant, bref les réglages lui coûtèrent cher en vin et les rabasses diminuaient.

 

Mais il couchait maintenant dans son lit, et à part quelques fausses alertes, il reprenait un peu du poil de la bête. Les appâts étaient diversifiés afin de faire « venir » les sangliers à portée de tir : pain sec, maïs, œufs durs, pommes de terres cuitent, croquettes pour animaux domestiques, mais tout cela faisait venir tout les habitants de la forêt proches : belettes, campagnols, dugous, chats, chiens, renards, blaireaux, enfin toute la forêt ripaillait sur son compte. Tout ce que les animaux nocturnes laissaient la nuit, les pies et les corbeaux le finissaient le jour. Les vols de corbeaux à heure fixe ne paissaient pas inaperçu au yeux curieux de la population du village : « oh il doit y avoir une charogne chez le fada la haut ».

 

Quelquefois il oubliait de regarnir les appâts, la tension se relâchait. Il se mit à calculer les hypothétiques passages futurs des sangliers,  selon la lune, le vent, la  pluie, même d’après les saints du calendrier.

Pour la première fois de sa vie depuis son certificat d'études il essaya de calculer, mais bon, l' arithmétique c'était loin maintenant.

 

Un jour, tout d’un coup il se mit à penser aux noix, bigre les noix, les sangliers adorent ça. Il entamât donc sa réserve de noix, cela allait éliminer quelques invités nocturnes et tant mieux. Et là miracle, les sangliers ne résistèrent pas à ce festin de choix. Par contre le jardinier en mettait tellement peu que les sangliers ne faisaient que passer et, celui-ci ne voyait que l’arrière train de ces bestioles disparaître dans la trouée de la végétation dense du sous bois.

Il modifia lui-même le positionnement du radar, au pif, et mit une plus grande quantité de noix selon un parcours bien défini qui amènerait les sangliers à l’endroit voulu.

Il avait eu quelques visites de la part du garde communal dit : « la Loi » qui voulait s’assurer qu’il n’y avait pas de charogne dans les environs bien que les vols de corbeaux avaient cessé depuis la pose des noix.

- Oh maistre, tu plantes de noyers maintenant !  faudrait voir à enterrer tes noix si tu veux qu’elles poussent, en plus tu les plantes bien près, tu veux faire une haie couillon, ah, tu devais être beau à voir vu les zig zag  de tes noix,

- et le cordeau tu l’a perdu ? Ça par exemple tu casses tes noix au soleil maintenant, il y a plein de coquilles vides, oh t’es pas un peu déboulonné du ciboulot, est ce radar il marche bien, tu vois passer les avions,  tè vé on rentre un peu au frais pour se remettre (oui se remettre c’est se taper un canon de vin ou plus, au frais sous la treille ou le mûrier, enfin pas au soleil, on marche à l’ombre ici).

- Il paraît que tu achètes du vin cacheté ! oh y a une femme la dessous!

Bref celui lui coûta deux bouteilles

Putain il ne pouvait pas resté sur le cours à l'ombre sous les platanes , le garde, et surveiller les bars ? non mais !

 

Enfin un soir ténébreux le fameux radar détecta quelque chose, lentement il se leva les yeux encore plein de sommeil, il ouvrit délicatement le fénestron* et éclaira avec sa lampe de poche. Oui c’était bien eux, faisant des bruits peu discrets en décortiquant les noix, ils ne les voyait encore pas,  mais savait qu’ils approchaient en suivant le parcours sinueux des noix.

Il prit sa nouvelle carabine sans recul, les dents lui disaient, merci, merci, et épaula pour faire un carton. Une grosse bête se dessina dans la faible lumière de la lampe de poche, il était sur de ne pas la rater à cette distance, le doigt commença à appuyer sur la détente, et tout à coup il vit par miracle plein de tout petits marcassins qui suivaient leur mère, malheureusement la gâchette  était sensible le coup partit mais son coup d’œil vers les marcassins avait fait dévier l’arme légèrement, la laie ne fut pas touchée mais partit comme un boulet à travers ronces et broussailles, les marcassins s’éparpillèrent dans tous les sens et disparurent, sauf un qui s’était pris dans l’enclos du plant de cannabis et qui couinait en ne retrouvant pas la sortie.

 

Comme klaxon il n’y a pas mieux, c’est petit un marcassin mais il devait avoir les piles neuves. Notre pauvre jardinier sortit tout penaud car il venait d’éviter la catastrophe, il alla vite dans l’enclos pour libérer le marcassin. C’est frères et sa mère était loin déjà, il n'avait aucune chance de les rattraper, et deviendrait une proie facile pour les charognards de la forêt.

 

Photo du net

Photo du net

Il était minuscule, et avait encore les petits sabots roses, quelques jours peut être, le jardinier le pris délicatement, mais vous savez dès que l’on soulève un cochon de terre il couine, et bien pour les marcassins c’est pareil, à part qu’il se raidit et que ses poils même à cet âge, sont semblables à un balai en fibres de coco.

Que faire ? Il le mit dans sa veste de pyjama et rentra dans la cuisine, mon dieu qu’il est petit, qu’est ce que je vais faire……………….

 

 

..........A suivre  ayez patience

 

*caroulé : réunion de petites vieilles ou de petit vieux assis sur banc au soleil ou à l’ombre selon la saison mais toujours à heure fixe

*estrasser : éclater de rire, se tenir les côtes de rire

*dugou : grand-duc chouette

*fenestron ou fénestroun : petite fenêtre, diminutif de fenestre (fenêtre)

 

*dé ségu : de sûr

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Publié le 19 Décembre 2020

 

L'indétrônable pompe à huile est toujours présente en Provence

Par pitié ne confondez pas , le gibassier, la pompe à l'huile, et la fougasse qui est un pain à forme spéciale garni ou non d'anchois, olives noires ou autre, ce n'est absolument pas un dessert sucré

 

Pompe à huile classique

La recette  directe sans passage par un levain:

Recette pétrie à la MAP mais ce n'est pas une obligation, pétrin, mains etc ...font très bien l'affaire

 

 

La recette est pour deux grosses pompes à l'huile comme sur la photo

 Préchauffage 240°

Cuisson : 200°  20'

 

Dans l'ordre : l'huile ou toute autre matière grasse se mettent toujours à la fin , cela afin de ne contrarier les effets de la levure

- 380 gr d'eau non chlorée

- 2 sachets de levure déshydratée

- 840 gr de farine t 55 ou autre

- 3 CàS de bonne eau de fleurs d'orangers

- 100 gr de sucre ou plus selon votre goût

- 1 pointe de sel fin

- 100 gr d'huile d'olive de très bonne qualité

Mettre dans l'ordre : comme ci-dessus

Pétrissage : 30 minutes, votre pâte ne doit pas coller aux main (ajoutez une peu de farine pour obtenir une pâte qui ne colle pas mais pas dure il faut qu'elle soit malléable ). surtout elle ne doit pas surchauffer si vous mettez le pétrin en trop grande vitesse

 

Dans un saladier déposez votre boule et laissez pousser sous un torchon

1ère levée : 1 heure à 1 heure 30 environ , cela dépend de la T° de la pièce

 

Sur un plan fariné déposez votre boule et la dégazer avec le point, la remettre en boule en faisant des plis au pétrissage, puis mettre en forme

 

 2ème lever : 30'mini  sous film ou torchon,  vérifiez que la pâte ne croute pas

 

 

Pompe à huile classique Pompe à huile classique
Pompe à huile classique
Pompe à huile classique Pompe à huile classique

Préchauffer votre four à 240°

Badigeonnez votre pompe avec de l'eau bien sucrée, ça va dorer

Enfournez et baissez votre four à  200°

Durée 20 minutes environ cela dépend de votre four, c'est mieux dans un four à chaleur tournante

Pour celles ou ceux qui on un four classique à convection , enfournez à mi-four et mettre une plaque supplémentaire dessous pour ne pas "brûler" le fond de votre pompe

 

Important Dès la sortie du four , passez encore une couche d'eau sucrée

 

Laisser refroidir sur grille ou plat en osier, et voila c'est tout, il ne reste plus qu'à la déguster, vous pouvez augmenter le sucre, et la fleur d'oranger si vous le désirez, mais attention ce n'est pas une brioche très sucrée.

 

 

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