Publié le 30 Mai 2018

La Fuste* (poutre) de Cabasse , à deux pas de chez moi

Il y a un temps où j'écrivais pas mal de cagades dans ce genre, si mes souvenirs sont encore bons .
 
LA FUSTE* DE CABASSE
 
Bon Dieu que cette paillasse  est dure se  dit lou gran Zé en se réveillant il faudra que je la rembourre  avec de la bonne paille un de ces jours.
Zè, diminutif de joseph était un homme robuste et très rustre qui louait ses bras pour tous les ouvrages , aussi bien agricoles et de  bûcheronnage , que pour les travaux du bâtiment.

 

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En ces années 50 le boum immobilier  était encore  aussi loin que Mars et la crise financière , dans une autre galaxie, nul ne se doutait de ce qu'il allait arriver. Alors on retapait doucettement afin que les maisons ne s'écroulent pas complètement.
Les travaux de maçonnerie étaient essentiellement à visée agricole ou du rafistolage de maison. Point de grands travaux, juste quelques emplâtres de ci de là. Beaucoup de paysans faisaient ces travaux tout seul ou aidé par un manoeuvre, et vous savez il fallait faire "petit", c'est à dire pas cher. On travaillait comme des tchapacans* car personne n'avait appris. Faire appel à un maçon  , couquin dè sort, cela coûtait cher, il fallait casser la pignatte pour le payer.

 

Donc Zé ce jour là devait aider un paysan du village de Cabasse à poser une fuste* entre deux murs pour consolider un cabanon qui menaçait de s'écrouler. Il était un peu en retard car il était passé au bar se jeter quelques rouges dans le gosier, à l'époque le vin était encore considéré comme aliment pour les travailleurs de "force".
 
Moult coups de pédales plus loin,  il arriva sur le chantier où il trouva le "patron" en train de se taper son déjeuner matinal sorti de son carnier*, quelques oignons blancs, du pain et un morceau de lard, et la bonbonne de rouge évidemment.

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Le café on connaissait pas , ici tout carburait au rouge pas cher. donc Zé en profita pour se "charger" un peu en prévision du travail de la journée.
Il fallait faire deux trous face à face pour introduire une poûtre, ce que ces deux couillons ne savaient pas c'est qu'il fallait faire un trou plus profond que l'autre afin que la fuste ait le débattement nécessaire pour porter également sur les deux murs.
Le paysan avait coupé une belle pible* bien droite et plus longue qu'il ne fallait, car il couperait ce qui serait en trop.

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Lei traou ben fa mé la massette et mé l'aiguille* (les trous bien fait avec la massette et l'aiguille) il fallut faire renter cette poutre. Fan de pute , pas de mètre pour mesurer.
Cela n'aurait pas trop changer la choses car les mètres pliants en bois sont toujours amputés sur leurs dix premiers centimètres (bizarre constatation mais c'est bien vrai),  la faute aux accrochages répétés, alors  le système métrique et bé il n'est pas trop juste ici , cela dépend 96, 88,ou 94 cm peut être, et cela était source de bien de calculs compliqués pour arriver à "tout faux" en général. Même ceux qui avaient  le Certificat d'étude en poche ils étaient mal barrés avec des mètres de ce genre.
Qu'à cela ne tienne, nous avons les mesures anciennes, lou pan (empan*) lei dès (les doigts) la tible (truelle) et la martelette, et puis la ficelle. Merdarum pas de ficelle. Zé en vait une mais il se garda de le dire car c'étaient celles qui tenaient sont pantalon et qui servaient de bretelles, pas si bête que ça le Zé

Et voici ces deux ensuqués, un par l'alcool et l'autre  de naissance , sans doute , qui essaient de mettre cette fuste en place.
- oh zé combien il faut en couper ?
- per lou moument , une martelette, une tible quatre dei, et enca paou (pour le moment , une martelette, une truelle quatre doits et encore un peu)
Encore un peu représente les millimètres je pense !
Et zou un coup de loube* per enléva lou mouceou (pour enlever le morceau)
- fan de chichourle elle encore trop longue
Et re-zou  maï * un coup de loube.

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Tchilin, tchilin*, ils se rapprochaient avec des mesures bien à eux , genre encore un poil de couille et c'est bon.
A la fin la fuste entra, mais au moment de la poser dans les trous , Le paysan était court, il tira un peu et c'est le coté de Zé qui sorti du trou.
- Oh maistre, es un paou fouar aco  cresi qué la fuste es un paou courtou deï deu cousta. (oh maistre* c'est un peu fort ça, je crois que la poutre est un peu courte des deux cotés)


Cette histoire alimenta longtemps tous les Bars , Caroulets* et autres maldisants du coin. Depuis lorsque les choses se présentent mal on dit : coumo la fuste dé Cabasse, couilloun

 

 

La génération McDO, Malboro, Carambar , Laser et Net  ne connaitra  pas ça, dommage , ça fait de beau souvenirs


*Fuste : poutre de chêne pour les riches et en  résineux pour les pauvres
*Carnier : en général gibessière (gibasse veut dire grosse bosse en grovençal, gibe = bosse, Gibù = bossu) en cuir, mais qui servait à tous les usages
*Pible : peuplier

*Empan : mesure ancienne mais encore employée en Provence, distance représentéepar la main grande ouverte entre l'extrémité du pouce et du petit doigt, environ 20 cm
*Loube : scie à deux mancherons à la lame souple , peux s'utiliser pour refendre des planches ou abattre de gros arbres
*Maï : encore
*Tchili-tchilin : doucement , pas vite mais surement
*Maistre : ici n'est pas employé comme maître , mais putôt comme  "oh, l'homme", ou chef
*caroulet : lieu où se rassemble des personnes tous les soirs pour "papoter" de tout et de rien , mais qui vous "habille" vite fait  (je ferai un article sur les caroulets qui disparaissent)

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Rédigé par La Cachina

Publié dans #Galèjades

Publié le 29 Mai 2018

Recette pour la saison des champignons, s'il y en a. Le seul problème pour cette poudre c'est que les champignons de viennent pas tous à la même saison en particulier les truffes

 Je vous mets la recette vite fait :
 
250 gr de cèpes séchés
250 gr de morilles séchées
250 gr de champignons lactaire sanguins séchés
250 gr de truffes séchées ?????????Il faut remplacer par un autre champignon  ferme mais moins cher, genre oronge
 
Mais la vraie poudre friande c’est ça
 

Nettoyer en les brossant et sans lavez surtout, les champignons les plus beaux, le reste vous en faite une bonne fricassée à vous faire péter l’embouligue*, détaillez en fine lamelles, les faire sécher sur un fil, ou dans un four très très tiède, puis les réduire en poudre séparément et les pilant dans un mortier en marbre blanc en récitant des incantations du genre «  qu’en ère pitchiné ma mère m’imbraillave, are qué siou grandé m’embraille tou soulé »* c’est assez cochon si vous changer un mot,

Mettre ensuite dans un bocal à l’abri des mites et de l’humidité, cette poudre accommodera parfaitement, salmis, omelettes, ragoût, vol au vent etc , poudre magique garantie!

Ne faites pas de rail avec la poudre , votre nez vas devenir une véritable Truffe.

Le plus compliquez dans cette recette qui se prépare à l'avance c'est de trouvé les champignons et le moment ou ils poussent, par exemple les morilles c’est aux printemps, les truffes en décembre/ février, les autres en automne
'habillait, maintenant que je suis grand, je m'habille tout seul.

 

Comment trouver des champignons

 

Plusieurs solutions s'offrent à vous :
1) Essayer de soustraire des informations aux vieux du village :
- il y aura des champignons cette année, maistre ?
- mon pauvre avecque la sécheresse, peut être il y en aura 4 qui se courent  après, vaï ça vaut pas la peine moun garri*.

Là vous êtes mal embarquer, même  si vous arrachiez les quelques dents qui restent de sa femme cela ne les ferait pas parler, il penserait plutôt - au moins elle mangera pas autant  de viande la Marie- et en plus il vous envoie, lorsqu’il sont à l’agonie , sur un emplacement de son voisin ennemi depuis des siècles, même s’ils ne savent plus pourquoi ils sont ennemis.

 

2) Rançonner les cueilleurs lorsqu’ils reviennent les cagettes pleines ! Au fait pleine de quoi, et là il y a de quoi se méfier, sont bizarres les estrangers* quand ils vous regardent et vous demandent c’est quoi ça ? -à première vue c’est pas mangeable, mais en bien regardant c’est une vieille roue de poussette avec du caca de sanglier dessus.

3) Vous faire mener par « un » qui sait, s’il vous mène c’est en principe à un mauvais endroit et il dira, - éh dommage, pour moi ils ont dû pousser la tête en bas cette année c’est pour ça qu’on les voit pas, pourtant c'était un bon coin "AVANT"

4) Partir au hasard,  avecque* la boussole de boyescoute*, un GPS et même un GSM, c’est foutu, merdum il y a pas de réseau, faites brûler un cierge à St Orange.

Donc se faire une raison et chercher où il y en a, en principe pas trop à l’ubac et pas trop aux adrets, c’est français (les Adrets de l’Estérel vous passez devant quand vous allez à Nice)

Trop au nord c’est froid et vous risquez de tomber sur des ours polaires et trop au sud c’est sec et là c’est direct l’Irak., sur les crêtes il y a trop de vent et les champignons n’aiment pas ça.

Trouvez les champignons la nuit c’est pas recommander, certains disent qu’on les entend pousser. Vous allez claquer des dents ça c’est sûr, ou prendre un coup de fusil d'un braconnier et c’est ce qui vous attend.

Bon ne noircissons pas le tableau, vous êtes tous de bons cueilleurs de champignons, et vous avez tous vos coins, et des "amis".

Je vous conseille vivement de faire du bruit ou de vous promener avec une radio et mettre de la zik, car  les chasseurs à la détente "plus que facile" vous entendront venir de cette façon, car c'est con de finir à broche à la place d'un sanglier.

 

Attention aux sangliers – je rigole- combien de personnes se font attaquer par des sangliers ??? Et part les guêpes !!!!!

 

Par contre si c’est un vieux sanglier qui viens de faire tuer sa femme , courrez, il va vouloir assouvir sa vengeance , et comme c’est un gros cochon vous imaginez la scène digne de pulp fiction.

 
Alors ramassez, ramassez ,ramassez beaucoup , car sec 250 gr représente pas mal de champignons frais

 

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