Articles avec #galejades tag

Publié le 5 Février 2021

Le Faucheur sachant Faucher
 

Cette blague  est racontée en principe dans les bars, même si  elle est connue par coeur par l'auditoire qui en rajoute chaque fois un peu plus , mais "racontée" en provençal,  là , c'est tout un poème.

C'était il y pas mal de temps, les cantonniers entretenaient le bords des routes départementales à la main (ce que l'on appelle leï cantouns) , tchilin tchilin (doucement, tranquillement).

 

Il faut reconnaître que c'était bien fait, je me demande pourquoi maintenant avec toute l'armada mécanisée que la DDE possède, le bord des routes est moins net ?
D'accord on roule sur le goudron, même les monstrueux 4x4 restent sur le bitume et ont peur des bas cotés.
 

Revenons-en à Louis notre bon cantonnier des années 50 qui lentement mais sûrement nettoyait lei cantouns (les bords) avec sa trinque (sorte de houe à lame courbe) et soun daï (sa faux)
Le printemps était la pleine saison, la nature se refaisait une beauté et donnait du fil à retordre à Louis , comme aux autres cantonniers d'ailleurs.
En ce jour de mai il fauchait un gros vala (fossé) avec son daï bien affûté, à cette époque point de vrombissement de débroussailleuses, ni d'épareuses, seuls les oiseaux et les rares voitures venaient rompre le chuintement de la faux sur l'herbe tendre, il était tranquille comme on dit. Sa bête noire était moussu l'ingenior (monsieur l'ingénieur) qui passait de temps en temps au volant de sa juvaquatre Renault. Ce couillon parachuté de Paris avait toujours de bonnes idées.

 


-  bonjour Monsieur Louis, vous avez une faux bien aiguisée il me semble

- bé voui, comme ça je force moins

- mais je vois que cette faux ne coupe que d'un côté, le retour de la lame est improductif, j'ai vu dernièrement sur un livre qu'il existait des faux à deux lames (con, ne riez pas , ce n'est pas le coup du poil de Gilette) , avec un outil pareil vous feriez deux fois plus de travail. Tenez, je vous délivre un bon et faites faire la modification au forgeron de votre village. Signalez-le moi lorsque la modification sera effective.

Louis avait l'habitude des conneries que débitait l'ingénieur, mais celle-ci était copieuse, tchancrassin (bordel de merde), et puis il pouvait pas pas parler comme tout le monde , effective , je te jure !

Putain il va falloir que je me pointe chez le forgeron et lui demander cette horreur , bon Dieu la honte.

Mais la hiérarchie était la hiérarchie à l'époque.

Et voici mon Louis qui se pointe une semaine après (oh ! il faut le temps dans le midi) au lever du jour avec sa nouvelle faux , dans un autre vala, car il ne voulait pas qu'on le voit trop.

 

Et allez un coup à gauche et un coup à droite, putain ça faisait forcer. Sur cet entrefait passe un brave paysan, Baptiste.

- oh Louis t'as un daï bizarre , c'est ton ingenior qui ... ? bè oui tout se sait vite dans un village.

- putain ne m'en parle pas , je m'escagasse ( fatigue) les bras.

- en effet faut être un peu frappé pour faire un truc pareil, et dire que ça fait des études ces couillons.

Onze heures sonnaient , lorque passa l'ingénieur.

- je vois monsieur Louis que cet outil fonctionne à merveille, j'ai pensé que si les racines étaient arrachées derrière vous , l'année d'après l'herbe repousserait moins drue . Je pense que si vous aviez un petit harnais avec une petite griffe que vous tireriez chaque fois que vous faites un pas cela ferait un bon travail; Passez chez le bourrelier et le forgeron qui vous fabriqueront ce petit harnais et la petite houe selon le plan que j'ai dessiné cette nuit.

.....Pas con, non, en plus il dessine la nuit, un de ces jours je lui file un coup de testu (marteau assez lourd qui un coté pointu et un autre carré qui sert à la taille des pierres) sur le pied, sans faire essprè (exprès). comme ça il pensera à autre choses la nuit.

Et voici mon Louis harnaché comme un petit aï (âne) fauchant et donnant un coup de rein à chaque pas.

- et bé mon pauvre Louis, il t'a arrangé cette fois l'ingénieur, c'est fatiguant ? demanda Baptiste

- casses-toi counas, tu vois bien que j'escoulante (je transpire à couler l'eau)

- je rigolais , c'était juste pour savoir.

Le pauvre Louis rentrait le soir complètement rincé, heureusement qu'il ne buvait que de l'eau.

Pendant une semaine il tirassa ce putain d'outil en maudissant l'ingénieur.

Et bien sûr quand on parle du "Loup", il passa de nouveau.

- Je vois que vous travaillez bien, cela doit être un peu plus dur , mais l'année prochaine vous forcerez beaucoup moins.

- ah vouais , et pourquoi ?

 

- et bien tout d'abord il y aura moins d'herbe grâce au griffage de la houe , mais en plus je viens de découvrir une herbacée vivace qui pousse très ras, cela s'appelle le chiendent.

- ah, lou gramé (chiendent)

- oui , c'est sans doute cela, donc si en même temps que vous passez la houe vous semiez du chiendent derrière vous, l'année d'après vous n'auriez quasiment plus besoin de faucher, faites-vous faire une petite sacoche en cuir sur le devant du harnais , je vous porterai les graines qui viennent directementde Paris.

 

Vous pouvez imaginez toutes les injures provençales que le Louis grommelait. Du gramé de Paris !!! putain il y en vait partout ici qui envahissait les vignes et champs , une vrai plaie, avec ses longues racines traçantes

- pas con le mec, semer du gramé, il est fada, je vais passer pour quoi moi?

En effet les langues allaient bon train dans le village, les enfants allaient en cachette les jours de vacances , voir le Louis faucher, faire un pas avec un gros Han d'effort et jeter une poignée de ce foutu chiendent derrière lui.

Pas assez d'essuyer les risées de tout le monde , il rentrait complètement vidé et restait escafagné (avachi) sur la chaise. Même pas il allait au bistrot faire une partie de cartes, il redoutait les railleries en tout genre .

Il tombait de sommeil tous les soirs, même le dimanche il n'arrivait pas à récupérer. En cachette il était allé voir la Vieille du Bessillon  pour qu'elle jette un sort à l'ingénieur, juste les deux jambes cassées , pas plus. On n'est pas méchant dans le midi.

Ce qui devait arriver arriva , le Louis "négligea" sa Maryse à cause de sa fatigue persistante , et il se retrouva cocu  ( on dit bana en provençal)

Un matin qu'il était appuyé sur son instrument de torture pour souffler un peu, Baptiste passa.

- mon pôvre , je te plains, en plus tu es cocu..il paraît ?

- fermes-la, pauvre con, si l'ingénieur t'entend il est capable de me faire ramasser l'herbe avec les banes *(cornes)  que je porte maintenant.

Des cocus il y en a toujours , et des ingénieurs aussi, mais le monde a bien changé. Il ne nous fallait pas grand chose pour nous distraire, cette galéjade comme tant d'autres disparaitront  bientôt de la mémoire du village, voilà !
C'est tout !

Mais on se régale de se la raconter de temps en temps.
 
Le Faucheur sachant Faucher (galéjade)

-  bonjour Monsieur Louis, vous avez une faux bien aiguisée il me semble

- bé voui, comme ça je force moins

- mais je vois que cette faux ne coupe que d'un côté, le retour de la lame est improductif, j'ai vu dernièrement sur un livre qu'il existait des faux à deux lames (con, ne riez pas , ce n'est pas le coup du poil de Gillette) , avec un outil pareil vous feriez deux fois plus de travail. Tenez, je vous délivre un bon et faites faire la modification au forgeron de votre village. Signalez-le moi lorsque la modification sera effective.

Louis avait l'habitude des conneries que débitait l'ingénieur, mais celle-ci était copieuse, tchancrassin (bordel de merde, bof la traduction est foireuse), et puis il pouvait pas pas parler comme tout le monde , effective , je te jure !

Putain il va falloir que je me pointe chez le forgeron et lui demander cette horreur , bon Dieu la honte.

Mais la hiérarchie était la hiérarchie à l'époque.

Et voici mon Louis qui se pointe une semaine après (oh ! il faut le temps dans le midi) au lever du jour avec sa nouvelle faux , dans un autre vala (fossé) , car il ne voulait pas qu'on le voit trop.

 

Et allez un coup à gauche et un coup à droite, putain ça faisait forcer. Sur cet entre-fait passe un brave paysan, Baptiste.

- oh Louis t'as un daï bizarre , c'est ton ingenior qui ... ? bè oui tout se sait vite dans un village.

- putain ne m'en parle pas , je m'escagasse ( fatigue) les bras.

- en effet faut être un peu frappé pour faire un truc pareil, et dire que ça fait des études ces couillons.

Onze heures sonnaient , lorsque passa l'ingénieur.

- je vois monsieur Louis que cet outil fonctionne à merveille, j'ai pensé que si les racines étaient arrachées derrière vous , l'année d'après l'herbe repousserait moins drue . Je pense que si vous aviez un petit harnais avec une petite griffe que vous tireriez chaque fois que vous faites un pas cela ferait un bon travail; Passez chez le bourrelier et le forgeron qui vous fabriqueront ce petit harnais et la petite houe selon le plan que j'ai dessiné cette nuit.

.....Pas con, non, en plus il dessine la nuit, un de ces jours je lui file un coup de testu (marteau assez lourd qui un coté pointu et un autre carré qui sert à la taille des pierres) sur le pied, sans faire esseprè (exprès). comme ça il pensera à autre choses la nuit.

Et voici mon Louis harnaché comme un petit aï (âne) fauchant et donnant un coup de rein à chaque pas.

- et bé mon pauvre Louis, il t'a arrangé cette fois l'ingénieur, c'est fatiguant ? demanda Baptiste

- casses-toi counas, tu vois bien que j'escoulante (je transpire à couler l'eau)

- je rigolais , c'était juste pour savoir.

Le pauvre Louis rentrait le soir complètement rincé, heureusement qu'il ne buvait que de l'eau.

Pendant une semaine il tirassa ce putain d'outil en maudissant l'ingénieur.

Pendant son travail de forçat, il allait se cacher pour un peu respirer au frais près de la cascade de la Cassole qui n'était pas loin de la route où il travaillait

porri-7759.JPG

Et bien sûr quand on parle du "Loup", il passa de nouveau.

- Je vois que vous travaillez bien, cela doit être un peu plus dur , mais l'année prochaine vous forcerez beaucoup moins.

- ah vouais , et pourquoi ?

- et bien tout d'abord il y aura moins d'herbe grâce au griffage de la houe , mais en plus je viens de découvrir une herbacée vivace qui pousse très ras, cela s'appelle le chiendent.

- ah, lou gramé (chiendent)

- oui , c'est sans doute cela, donc si en même temps que vous passez la houe vous semiez du chiendent derrière vous, l'année d'après vous n'auriez quasiment plus besoin de faucher, faites-vous faire une petite sacoche en cuir sur le devant du harnais , je vous porterai les graines qui viennent directement de Paris.

- pas possible ils ont du gramé à Paris, ça alors!

 

Vous pouvez imaginez toutes les injures provençales que le Louis grommelait. Du gramé de Paris !!! putain il y en avait partout ici qui envahissait les vignes et champs , une vrai plaie, avec ses longues racines traçantes

- pas con le mec, semer du gramé, il est fada, je vais passer pour quoi moi?

En effet les langues allaient bon train dans le village, les enfants allaient en cachette les jours de vacances , voir le Louis faucher, faire un pas avec un gros Han d'effort et jeter une poignée de ce foutu chiendent derrière lui.

Pas assez d'essuyer les risées de tout le monde , il rentrait complètement vidé et restait escafagné (avachi) sur la chaise. Même pas il allait au bistrot faire une partie de cartes car il redoutait les railleries en tout genre .

Il tombait de sommeil tous les soirs, même le dimanche il n'arrivait pas à récupérer. En cachette il était allé voir la Vieille du Bessillon  pour qu'elle jette un sort à l'ingénieur, juste les deux jambes cassées , pas plus. On n'est pas méchant dans le midi.

Ce qui devait arriver arriva , le Louis "négligea" sa Maryse à cause de sa fatigue persistante , et il se retrouva cocu  ( on dit bana en provençal, de bane , corne des bovidés)

Un matin qu'il était appuyé sur son instrument de torture pour souffler un peu, Baptiste passa.

- mon pôvre , je te plains, en plus tu es cocu..il paraît ?

- fermes-la, pauvre con, si l'ingénieur t'entend il est capable de me faire ramasser l'herbe avec les banes *(cornes)  que je porte maintenant.

Des cocus il y en a toujours , et des ingénieurs aussi, mais le monde a bien changé. Il ne nous fallait pas grand chose pour nous distraire, cette galéjade comme tant d'autres disparaitront  bientôt de la mémoire du village, voilà !
C'est tout !

Mais on se régale de se la raconter de temps en temps.

Voir les commentaires

Publié le 23 Janvier 2021

Bonjour chers lectrices et lecteurs. Rassurez vous je ne suis pas mort mais fatigué....je lis vos commentaires bienveillants, il y en avait même un très long sur le congre PDG. Excusez moi je ne réponds pas car la position assise devant le pc ne me convient pas du tout, et oui c'est la vie. Cette petite galéjades ci-dessous a été écrite il y a bien quelques années, oui oui j'ai rajouté 5G. Quel tapage pour cette 5G, perso j'en ai rien à faire, j'ai même pas de smartphone. Vé, on va finir le cerveau en bouillie avec toutes ces fréquences omniprésentes .

Je vous laisse , voici cette petite cagade.

Ail Phone Portable 5G

 
 Le bonheur et le malheur sont parfois si près l’un de l’autre qu’ils se confondent. Notre coeur comme un pendule se balance toujours entre les deux.

Maurice Duwez dit Max Deauville (1881-1966)

Encore une histoire de procès du pot de terre contre le pot de fer  j'en suis complètement tourneboulé ,  The Monster Apple attaquait La Région YAPACA pour contre façon et vol de brevet.

Non mais je rêve ! On a inventé l’Ail Phone avant eux, non mais. En plus il nous pique le nom que nous n’avions pas déposé.

Franchement je ne vois pas la concurrence que nous pouvons leur faire, notre Ail Phone est rustique et ne concurrence en rien leur bête et plat truc moche.

Notre fabrication est artisanale et fait travailler des artisans et usines locales, toutes les pièces sont françaises et les agriculteurs y trouvent leurs comptes en fournissant les « consommables »

 La version de base ne comportent que dix applications  que vous connaissez toutes et tous avec  touches sensitives bio en plus (de qui plus est, aux printemps les gousses germent et on peux les replanter et le cycle se perpétue)

La touche 0 est dédiée exclusivement à « aïoli express » et non paramétrable

 DSC07335.jpg

 Pour ceux qui travaillent aux champs et en extérieur il existe un modèle portable avec sa batterie auxiliaire longue durée

DSC07342.jpg

 Et pour ceux qui travaillent dans les nos grandes forêts la version satellite est offerte pour seulement  une stère de bois de chêne en plus.

 DSC07346.jpg

C’est donc serein que nous avons confié notre défense à un bon avocat qui sait bien mentir (conditions essentielles chez un avocat) et qui nous défendra bien ?!

.......................................

Un curé qui sentait sa mort proche demanda à ce que son banquier et un avocat viennent à son chevet.

- Entrez donc mes chers amis et venez vous assoir de chaque coté de mon lit car j'ai des choses à dire.

.................silence..............

Au bout de quelques minutes l'avocat lui demanda

- vous êtes souffrant ? Vous ne dites rien !

- Je suis très fatigué, mais je voulais mourir entre deux voleurs comme jésus sur la croix.

Oui je sais c'est nul, mais si je meurs du covid je sais qui faire venir, entre menteurs et voleurs il n'y a que l'embarras du choix en ce moment

Voir les commentaires