Publié le 31 Mars 2012
suite encore plus lamentable.........
L’Adèle ne pouvait donc pas obtenir les bonnes grâces du curé avec ces oiseaux de piètre qualité. De plus, même si c’était de la viande, les gens refusaient quelquefois poliment en disant qu’il aurait une crise de « goutte » en abusant de gibier, ce qui n’était pas faux. Il faut bien manger de la viande chrétienne* de temps en temps.
Elle en parla sérieusement à son mari, et lui demanda à nouveau de chasser autre chose ; peine perdue, Marcéou aimait le gibier facile à tirer. (Genre Eva Joly)
Cela lui coupa la chique. Il devait y avoir une grosse charogne pas loin, un blaireau ou un sanglier peut-être.
Oh… putaing, c’est pas vrai !
Il posa son fusil et commença à chercher dans le sous-bois. Vous ne le savez pas peut-être, mais la plupart de nos collines sont quasiment impénétrables, le sous-bois est dense et la majorité des arbustes sont « piquants », l’arnavet (Paliure épineux Argalon), la tirasse (salsepareille), les épines du Christ (Jujubier de Palestine) et la Vulgaris Ronçus Courbis (non pas le guignol de TF1).
Bref, vous avez compris que ce n’est pas du tout facile de progresser.
Il marchait au nez maintenant, non pas qu'il avait le nez fin, mais l'odeur était très présente. Il voulait voir quelle sorte d'animal c'était car il était curieux. Mal lui en prit, il voyait des oiseaux qui se posaient et repartaient, mais il ne voyait rien d’assez gros pour en attirer autant. Il se mis à ramper coumoun ùn verme (comme un ver) sous un taillis, et tomba nez à nez, si on peut dire ça, avec une tête humaine en décomposition.
Et pas d'histoire maintenant à dire : jupi est dégeulasse, c'est un blog culinaire, il est infect ;
vous voyez bien pire à la télé quasiment tous les soirs.
Il courut jusqu’à son fusil et son carnier, et dans sa précipitation oublia de décharger son arme, (pour décharger une arme de ce type on est obligé de tirer le coup en l'air, car il est impossible de sortir par l'arrière tout le chargement vu qu'il n'y a pas de culasse mobile) et courut sans s’arrêter jusqu’au village
Philippidès, le célèbre coureur de Marathon, en serait resté sur le cul. Ce jour là, Marcéou avait la mort aux trousses. Halala, ce n'est pas du Hitchcock
Sans passer par chez lui, il arriva en trombe dans le Bar. (Il aurait mieux fait de choisir le bureau des Postes Télégraphes et Télécommunications, Oui France Telecon mettait les accents avant, et nous les accents on les aime).
Il se précipita à travers le rideau anti mouche en boules de buis -rideau classique de nos commerce en été, oui celui qui s'attrape aux cheveux un peu longs, qui fut remplacé plus tard par l'infâme rideau en lanières plastique multicolores souvent crasseux- et bien entendu la gâchette se coinça dans le rideau , le coup parti , mais l'inclinaison du canon fit que les plombs allèrent cribler la gouttière de Violette, une vieille fille (mais l'histoire de Violette Empot c'est pour plus tard) et que le bruit fit sursauter une partie de la placette, plus le patron du Bar et Adolfi qui passait son temps à tuer les mouches avec sa nouvelle tapette en plastique rouge, une nouveauté achetée cher au droguiste du Cours.
- oh putain ! téléphone aux gendarmes, vite !
- tu entres comme un chapaquan*, avec une arme chargée, tu fais un chaple*, tu m'arraches la moitié du rideau et encore heureux que le coup parte dehors ! tu veux que j'appelle les gendarmes! trou du cul ! les gendarmes je vais les appeler, mais pour toi.
- què tête ?
Bruits divers , tapette à mouche, chaises qui râclent, mots d'oiseaux…. (interlude …. le petit train passe avec son rébus)
- vite ! oh, ils vont pas la faire revivre.
Non ce n’est pas à vous que je parle messieurs les gendarmes, c’est à ce con d’Adolfi, si ça continue je vais le tuer, non non, j’ai rien dit, je vous attends au bar pour vous guider, oui j’attends.
Vous voulez le détail , de la suite ou les dix lignes qui sont parues dans la presse de l'époque ?
..../...Demain peut être
*tubadisse : fumée épaisse à répétition
* chapaquan : nous ICI on l'utilise pour dire un casse-tout , mais au départ cela voulait dire attrape chien (acchiapa cani en italien), ensuite cela désigna un marginal peu recommandable qui faisait commerce des peau de chiens , puis ensuite quelqu'un qui fait un mauvais travail, et cela peu donner
- oh, chapaquan, tu vois pas que tu fais un chaple
*tronche de câpres : expression assez courante ici, genre tête de noeud
*chaple : massacre, "arrêtes tes conneries , tu vois pas que tu fais un chaple" utilisé dans le travail, aux boules aussi etc....
* ensuquer : assommer, ou alors dans le sens ,bête idiot, ou encore une sorte de coup de soleil , "ensuqué de la lune" n'est pas très flateur, parce que pour attraper un coup de lune il faut être vraiment être ensu.....