Publié le 21 Octobre 2020

Punaise, même mister google sait ce que c'est que la Raïto, au début il me mettait essayez Rata, Rate, mais maintenant il commence à être un peu plus apprivoisé
Avant à "braconnage" il proposait "bronzage", maintenant on y trouve la forme conjuguer  "que vous braconnassiez" difficile à placer dans une conversation !
Revenons à nos moutons: La Raïto est une sauce, mais elle est bien souvent associer à un poisson, vous savez les sauces sont rares en Provence ce sont plutôt de liaisons que nous employons; En plus cette Raïto n'est pas une sauce provençale , mais Juive , Phénicienne ou Ionienne, en tout cas c'est pas une sauce à Noé car il aurait sifflé le vin ce bougre, bien assez qu'il ait embarqué deux
moustiques, punaise il aurait pu prendre deux moustiques mâles, bon Ok je m'égare sur de sentiers dangereux...mais  je ne lui pardonne pas.

Bon, après avoir négocié âprement la morue sèche nous voici prêt pour réaliser cette recette qui en fait n'est pas bien compliquée
 
Pour voir une vrai morue en raïto aller chez Mémé mounic morue en raito
Elle la fait au vin rouge et c'est comme ça que cela se fait

Ok on dirait du vomi, mais je vous assure que c'est bon, vous pouvez venir goûter si le coeur vous en dit, je ne blague pas

Que Quoi faut il ?
Cela dépend de la tablée évidemment et aussi des "connaisseurs", ne rigolez pas j'ai repéré sur le Net une morue en Raïto avec des filets de Pangas, si , si, juste un coup à ma faire cailler le sang

- 1 kg de morue bien placée dessalée au moins 12 à 24 heures à l'avance
- Des oignons
- 1/2 litre de vin rouge
- 2 cuillère à soupe de coulis de tomates ou des tomates concassées
- 1/2 litre d'eau ou mieux du bouillon de poisson fait avec des collier de congre ou autres parures
- 2 bonnes cuillères à soupe de farine de ménage
- 1 cuillère à soupe de câpres blanchis
- 1 vingtaine d'olives noires douces
- 2 à 3 gousses de bon ail
- poivre , sel , bouquet garni
- et bien sûr de l'huile d'olive cela va de soi

Émincez vos oignons sans pleurnicher et les faire revenir jusqu'à ce qu'il soit transparent dans une sauteuse , avec de l'huile évidemment (j'emploie une cocotte en fonte, j'aime bien la fonte , mais je préfère l'or)
Singez* ces oignons avec deux bonnes cuillères de farine
Mouillez ensuite avec 1/2 litre de vin rouge pas trop fort
Puis versez 1/2 litre de votre bouillon de poisson ou de l'eau tiède
Ajoutez les gousses d'ail aplaties , n'oubliez pas de touiller de temps en temps
Jetez le bouquet garni dans la cocotte
Vi, il est drôle mon bouquet garni, en fait je met du thym en fleurs en même temps que les oignons, le laurier de même, ce brin est en fait un attrape couillon ,nan !

Poivrez avec de la mignonnette (grains de poivre écrasés avec le plat du couteau)
Délayez vos cuillères de coulis (dans le cas de tomates concassées les faire un peu revenir avant)et baissez le feu
Épongez vos morceaux de morue
Faites frire coté peau, ba vi je laisse la peau , pour une meilleure tenue, et puis on est à la campagne , pas dans une cuisine de chef raffiné. Merdum je me suis gouré comme d'habitude, ce sera pour la prochaine fois

Une fois votre morue saisie de frayeur car elle n'avait pas de protection solaire, la déposer dans votre cocotte, laissez un peu mijoter, attention cela risque d'accrocher
un peu avant  de servir ajoutez vos câpres blanchis et vos olives noires


Dans cette version vous ne verrez pas d'olives noires car mes olives noires "Fachouires" ne sont pas encore prêtes.

Vous pouvez accompagner ce plat de pommes vapeur ou de polenta, plus simplement avec du pain, on est pas compliqué dans nos campagnes, on se lève la faim comme on peut et on va jamais au restaurant car pas assez que cela soit cher on mange bien meilleur et en quantité chez nous. Même les gens de l'Elysée mangent à l'Elysée ça coûte moins cher, non !!!!! Même les sénateur mangent au sénat, mais parait qu'on y mange mal, regardez comme ils sont maigres . Pu.... j'ai failli m'étrangler, ils se gavent avec nos sous. En plus peuchère ils faut qu'ils soient chez eux à 21 heures. Mais ce couvre feu a du bon, si vous invitez une copine à manger le soir, les 21 heures sont vite atteintes , alors elle est obligée de rester chez vous, ensuite , heu..........!

Si par contre c'est un mec qui écluse, le lendemain matin il y aura plein de cadavres au pied du canapé, il sifflera même la bouteille d'eau de vie des montagnes avec le crapaud dedans , mais comment font ils pour faire rentrer le crapaud , la couleuvre ça c'est facile , mais le crapaud. Je sais que vous le savez alors je ne donne pas la solution. Pour un mamouth laineux c'est pas facile j'ai échoué, les défenses ne passaient pas.

Protégez vous , le Covid rentre partout.

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Publié le 11 Octobre 2020

Galéjade en fin d'article sur la maladie de l'aiguille

Je vais vous répondre, patience. Je suis en plein travaux bien nécessaires de plomberie

Poule à la crème (ou dinde) aux champignons
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- 1 grosse poule ou une dinde moyenne , autruche si vous avez une grosse marmite
- 2 gros oignons piqués de deux clous de girofle
- 1 poireau entier
- 3 gousses d'ail dégermées
- quelques carottes
- 400 grammes de riz
- un peu de safran ou à défaut du spigol (E104)*pour colorer
- 1 jus de citron
- 1 bouillon cube de volaille (j'avais la flemme de faire le bouillon avec les pattes et la tête)
- 1 branchette de thym
- 1 demi-sachet de champignons de Paris surgelés, si vous avez des champignons frais c'est nettement meilleur
- du beurre
- un peu de farine
- 1 bouquet garni (si vous voulez que celui-ci présente bien , ficelez-le dans une feuille de poireau) + deux feuilles de laurier
- poivre et sel

 

Dans une gros marmite mettez votre poule avec : poireau, oignons, ail, carottes, cube de volaille, bouquet garni, la branchette de thym, du gros sel et quelques grains de poivre noir.

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Faites bouillir 1 bonne heure et quart , selon la grosseur et la fermeté de votre volaille
Faites revenir vos champignons dans un peu de beurre,  citronnez-les afin qu'il ne noircissent pas, réservez
Dégraissez un peu le bouillon de la poule, prélevez-en un litre pour la crème (en fait c'est une liaison ou une béchamel liquide mais pas trop)
Dans le reste de bouillon, dans une casserole, délayez votre safran et faites cuire votre riz
Préparez votre sauce aux champignons :
Ce n'est en fait qu'une béchamel montée avec le bouillon de poule au lieu de lait
Faites un  roux avec 140 grammes de beurre et 140 grammes de farine de ménage , versez votre litre de bouillon de poule et chauffer lentement sans cesser tourner avec un fouet, ajoutez vos champignons et salez, poivrez + un peu de muscade, chanu * la sauce est faite

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Allez pas d'histoire c'est facile , c'est de la cuisine banale de tous les jours; vous devez vous poser la question  : pourquoi des légumes et du riz ? Et bien parce qu'au départ c'est une simili poule-au-pot, et que l'on peut la servir avec les légumes du bouillon, mais je préfère nettement avec le riz et c'est bien  meilleur pour mes papilles . Donc vous pouvez la présenter de différentes façons.

Dans un plat long avec les légumes en garniture et la crème sur la viande , plus une saucière au bain-marie en attente

 
Ou alors avec une petit bol de riz
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Ou alors dans cette version avec des poulets en pièce détachées


Voila c'est tout, je sais que c'est nul, mais plus que mangeable; pour tout vous dire, je préfère juste un plateau de fruit de mer , un viande bien rouge genre côte de boeuf, et un peu de champagne. Mais dans l'état où je suis ............


* E104 Des études conduites par l'EFSA, mettent en cause le jaune de quinoléine dans les syndrome d'hyperactivité des enfants[2]. Il considéré aussi comme allergène possible (des cas d'urticaire, rhinite et asthme on été reportés).
* chanu : tout va bien, impeccable, tout se passe comme je veux

La maladie de l'aiguille (galéjade vraie)

 

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Petite galéjade vraie dédiée à mon père

 

Galéjade et vraie ne vont pas ensemble, mais il faut faire des exceptions quelquefois

 

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Cette histoire est presque  une galéjade mais  elle est vraie,  mon père me l'a racontée lorsque j'étais petit.

Cela se passe dans les années  1929.  Comme certaines personnes de mon village sont encore bien vivantes je ne citerais surtout pas leurs surnoms, car en Provence tout le monde à un surnom.

Allez je vous dire un petit secret, mon papa de condition très modeste gardait les chèvres une partie de ses jours de vacances scolaires, tout bêtement il a hérité du nom de "bichette", et moi par la suite, sans avoir eu à garder des chèvres, je suis devenu "biche", c'est comme ça. Il n'est pas rare lorsque je téléphone à quelqu'un du village, même à un ennemi de carçois, et que je dis mon vrai  prénom, que l'interlocuteur (quel mot je vous jure, on peux pas mettre "l'autre " au bout du fil, même pas parce qu'il n'y a plus de fil) me fasse répéter.

 

 - Qui ? Biche !!! putain.  - Ah c'est toi tu ne pouvait le dire, gngngn !!!!!!!

 Mais revenons à la maladie de l'aiguille

 Bref à cette époque là mon père était déjà un fort bon cuisinier, et lorsqu'il revenait de saison, ses "amis" lui tombaient sur le poil pour lui faire faire la cuisine de leurs ribotes*. Le gibier était abondant, et certains se rappellent encore l'époque où nos anciens avaient des crises de goutte à cause d'excès de gibier dans leurs repas quotidiens. Le docteur du village disait alors :

 - oh maistre, il faut un peu manger de la viande chrétienne maintenant. (fauou mangea Christian, ouro)

 Bon, je sens que vous allez déformer mes propos, ON est pas cannibale, la viande chrétienne veut dire simplement, viande de boucherie, et pas d'abats surtout. Pour les abats il y avait le tripier, qui vendait des tripasses et autres abats qui sont devenus actuellement aussi chers que de la bonne viande de boucherie (exemple la queue de boeuf), maintenant il y a McDo qui vend de la merde sans les tripes  et  ce n'est pas mieux. Vè je préfère une bonne andouillette au moins on sait quelle partie de l'animal on mange, il faut cela ai le goût de la m... mais pas trop

 

Tout cela pour en venir à dire que les grives, sangliers, lièvres, perdreaux et autres, et bé ils en avaient un peu marre. Bé voui, c'était de la viande gratuite, oh ! On n'est pas riche en Provence. Alors pour faire un bon repas ils dédaignaient le gibier et préféraient de la "viande normale", genre poularde bien grasse truffée, avec de la vraie truffe , pas de petits morceaux , de la bonne , de la grosse , de la pure, de la rabasse* de Cotignac, coupée en tranches

 

 - alors biche fait nous une bonne poularde ce dimanche

 - pas de problème (il avait le coeur sur la main, lui qui venait de terminer une saison harassante, la cuisine était bien plus pénible à l'époque), il me faut juste la poularde, à qui le tour cette fois !

 Bé heu, comment te dire, allez  zou on va tirer au sort.

 Je sens que vous posez des questions. Non ce n'est pas l'histoire du petit mousse  sur un bateau affamé bande de cannibales.

 Je vous explique,  les poulardes étaient engraissées en vue du repas de Noël, en effet cela faisait partie du traditionnel repas de Noël, et non pas la dinde made in USA,  fichtre c'était meilleur. Donc chaque paysan avait dans son poulailler 3 à 4  poulardes, une pour lui, et les autres à vendre.

 

 Ces fils de paysans étaient en train de tirer au sort pour savoir qui allait fournir la poularde à mon père, les truffes ce n'était pas un problème à cette époque, mais la poularde si !

 

 - oh , buou,  es a tu aqueou cauou ( oh ..... c'est à toi cette fois)

 - aquo mi fa caga es le segun cauou qu'aco mi toumbe sute l'esquine (ça me fiat c... c'est la deuxième fois que cela me tombe sur l'échine  "le dos")

 - Mon père il va me tuer cette fois, la dernière fois j'ai dis que c'était un renard, et il m'a cru à moitié.

 - alors fait lui le coup de l'aiguille !

 - et vous croyez qu'il va marcher dans cette combine, il est pas con

 - mais si

 - quoi ? Il est con mon père ?

 - mais non, mais l'aiguille ça marchera tu verras

 A ce stade il faut que je change les surnoms car autrement demain si un rescapé ouvre internet et lit ces quelques ligne il va se reconnaître, et la je vais morfler.

 

 Lou Fèlun (félin) allait s'occuper couillonner et caver quelques rabasses la nuit.  Pour la bastide pas de problème Gàri (le rat) trouvait toujours un bon bastidon pour les ribotes entre autres, la pible (le peuplier car il était grand et mince) s'occupait du pain, et Niele (les puces) piquait le reste dans l'épicerie de sa mère.

Bé, mon père Bichette, fournissait ses outils et son savoir faire.

Pour le vin pas de problème, il suffisait d'aller à la cave coopérative ou notre regretté Camille qui faisait un si bon grenache, donnait généreusement son bon vin (voué les temps ont changés, ils le vendent maintenant).

 

 Et le pauvre buou (.....) avait la lourde charge de fournir la poularde à l'aiguille.

Voila j'y viens certaines de mes lectrices vont me tuer cette fois.

 Le samedi matin de bonne heure il s'introduisait dans le poulailler en faisant le finatchou*  et à l'aide d'une aiguille à tricoté en fer "piquait" une poularde juste derrière la nuque, juste un petit trou suffisant pour la tuer sans trace. Puis il allait placer la poularde au milieu de l'enclos et allait se recoucher.

 

 Sa mère le matin en allant donner le grain et ouvrir aux poules (les femmes avaient à charge la volaille et les lapins en plus se toutes les autres tâches, c'était une vie dure à l'époque, je ne rigole pas, on disait "elle va gouverner") trouvait la poularde presque froide, elle appelait son homme pour lui "faire "montrer" comme on dit dans le midi.

 Et mon buou arrivait juste là par hasard

 - à bé merde alors elle était en pleine forme cette bête, moi je n'irai pas la vendre si j'étais toi Pa. On sait jamais, si cela se sait !! (Tout se sait dans un village, tout, même si vous avez eu la gratouille il y a deux jours).

- putain on ne peut pas jeter cette bête tout de même

- demain on fait ribote, je la porte aux copains et je dis rien, moi j'en mangerai pas je dirai que je suis pas bien, et puis ils sont solides et craignent rien eux

- allez zou, prends la et ne dit rien surtout, à personne, hein.

 

 Ensuite il y avait tout le reste de l'histoire, des ripailles, etc ..

 Voila c'est tout, mais le coup de l'aiguille il ne fallait pas le faire souvent, ils n'étaient pas si cons que ce que vous pensez nos paysans.

 

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 La recette de la poularde truffée de mon père je ne vous la donnerais pas. Voici un de ses livres au dessus.  Mon père est mort trop jeune et ne me l'a pas transcrite sur un papier quelconque, de même que ses fameuses  langoustes à l'armoricaine, dommage, contentez vous du Net pour trouver bien souvent des recettes plus que fantaisistes ou des sites professionnels payant.

 

 * ribotes : ripaille, bamboche, boire et manger avec excès (anan faïre ribotes) nous allons faire ripaille

 * rabasse : truffes noire , tuber melanosporum

 * finatchou : malin, le fin, rusé, sans bruit

 * rhino : recette facile à Noël, s'envelopper dans un drap humide et sortir quelques minutes dehors, succès garanti. Fond de commerce des médecins

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